Le projet de Jean Nouvel répond à ces multiples enjeux. Tout y est affaire d’échelle, d’emboîtements symboliques. Ses résonances s’échelonnent de l’universel au local. Ce regard réinventé ce sera aussi celui des visiteurs sur les œuvres, regard qui embrassera en un lieu restreint toutes les cultures, toutes les civilisations, tous les types de production humaine : un musée universel.
L’enjeu de l’identité proposé consiste à s’insérer dans ce projet en poursuivant la logique de l’architecte.
Le partenariat institutionnel est symbolisé par les drapeaux de la France et des Émirats arabes Unis. Ceux-ci réaffirment les relations plus que millénaires tissées entre le monde arabo-musulman et la France tout en évoquant la migration des pôles culturels et la circulation des œuvres.
Le projet architectural, restitué ici comme une épure : il forme le filigrane sur lequel viennent s’insérer les espaces culturels majeurs comme autant d’édifices remarquables de la ville-musée.
Le sceau
Un signe contemporain, une image d’ouverture :
• Passage de témoin du Louvre Paris au Louvre Abu Dhabi.
• Abstract du projet architectural et conceptuel.
• Matrice unique qui définit et coordonne les activités.
Signe d’inscription d’une architecture dans l’histoire et la géographie du site, à l’image des poinçons de bijouterie, le sceau authentifie de son cachet les documents émis et leur confère une valeur précieuse.
Le paraphe
Estampille du label culturel et historique Louvre.
Une signature d’exeption
Une identité visuelle vivante, sceau et paraphe sont disssociables, indépendant l’un de l’autre, leurs positionements, leurs tailles varient selon les supports. Ces jeux d’échelles dessinent une communication rythmée, vivante et dynamique.
La marque, une identité forte, synonyme de culture, d’esthétique, de mouvement, qui imprime la marque Louvre Abu Dhabi dans le paysage.
Une signature d’exeption, l’alliance du sceau et du paraphe.
Une identité visuelle interactive, la géométrie et la couleur permettent de naviguer d’un département à l’autre tant sur le papier que sur la toile.
La typographie
elle constitue un élément identitaire primordial de la communication d’une instititution. Le Granjon, signe le Louvre Paris. La création d’un caractère arabe capable d’établir une correspondance harmonieuse avec le Granjon Romain signe le Louvre Abu Dhabi.
La création d’un caractère, le louvre arabic
Créer le louvre arabic (granjon arabe) c’est trouver un équilbre et une cohérence parfaite entre l’arabe et le romain. L’idée est de créer une typographie originale arabe qui n’est pas directement fondée sur la tradition calligraphique, mais qui prend en considération les usages contemporains des types arabes et qui offre une solution pragmatique aux compositions bilingues ou trilingues.
Pour ce faire, une large étude comparative des diverses formes écrites arabes a été pratiquée avec la volonté de simplifier les formes et de les dépouiller de toutes décorations tout en conservant la structure intrinsèque du système d’écriture arabe.
Ce travail a été confié à un typographe confirmé, Laurent Bourcelier.
Dessinateur de caractères typographiques, indépendant depuis 2006. Il travaille dans le domaine de la communication visuelle, de la calligraphie et de la création typographique pour des clients prestigieux. Lauréat d’une bourse de renom, et créateur d’une typographie copte à usage scientifique très remarquée ; il est également co-fondateur d’une fonderie de caractères, spécialisée dans l’étude, la création et la diffusion de typographies historiques latines et non-latines.
Une signalétique urbaine
Elle invite le visiteur au cheminement, à la découverte, à la déambulation libre dans la « ville médina ». Référence implicite à la géométrie arabe, celle-ci s’inscrit dans la continuité de l’identité graphique et architecturale. Le matériau unique utilisé, le laiton cuivré, évocateur d’un luxe sans ostentation, fait écho à l’ambiance monochrome du projet.
«Ici sont convoqués les codes de la signalétique urbaine – noms de rues, de places, fragments de plan, pictogrammes – traités dans une esthétique à la hauteur du ‘sanctuaire des œuvres d’art les plus précieuses.’ » Jean Nouvel.
Les pictogrammes
Ils s’intègrent esthétiquement et logiquement dans le système d’identité graphique. Ceux-ci conjuguent lecture universelle et appartenance culturelle. Ils signent de manière contemporaine l’espace géographique dans lequel ils se situent.
Ces pictogrammes, qui guident la navigation du visiteur dans la ville musée, s’inspirent directement de l’instrument phare de l’astronomie arabe, l’astrolabe, tout ensemble représentation de l’univers et instrument de calcul de trajectoires et de navigation.
Ils en reprennent la forme sphérique, la gravure en relief et le matériau privilégié, le laiton.
Les pictogrammes des espaces culturels définissent le périmètre des espaces culturels majeurs.